Village sans soleil - A Horodzuki, péninsule de Tsugaru
Est-ce que le soleil a brillé
Une seule fois sur ce village ?
Les assises de la maison sont toutes rongées par les bestioles
Et il paraît qu’elle s’incline vers la mer, l’arrière écrasé par la haute montagne oppressante.
Regarde
Le mont Madsumé là-bas sous le soleil.
Est-ce que cette belle lumière a éclairé
Une seule fois notre village?
Tout le monde sent la pauvreté.
Leur corps sent le poisson.
Les jeunes se sont tous enfuis d’ici.
Il ne pullule que des pépés et mémés dont on dirait que ce sont les algues qui poussent à leurs têtes.
Ah! nos fils qui sautaient dans la mer comme les dauphins,
Où sont-ils passés?
Tout ce qui est rejeté dans la rue est les coquilles d’antan.
Un seul arbre pousserait-il si les arêtes de poisson pourrissaient?
Il ne traîne que le brouillard matin et jour,
Et la nuit, les morts sanglotent au large.
***
Aomori est la région la plus pauvre du Japon, et le revenu moyen n’est que la moitié de Tokyo même maintenant. J’habite dans une grande ville, mais les petits villages au nord de la péninsule de Tsugaru comme Horodzuki sont complètement privés d’agréments modernes. Le mont Madzumé (Matsumaé) se trouve à l’île de Hokkaïdô, plus riche qu’Aomori. Le poème date de 1931, mais presque rien a changé.
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Drapeau contre le vent
Drapeau battant au bout du mât,
C’est l’heure de quitter ma ville natale.
Le vent fondant la neige se fait froid à mes oreilles,
Les branches nues de la saule pleureuse tremblotent sur la rive.
Ah! là-bas, il n’y a pas une ombre pour me souhaiter bon voyage,
Et le toit du temple brille au loin.
Ah! la ville où je suis né!
Ceci est un berceau désormais trop petit pour moi.
Regarde la face de cette ville glaciale.
Elle ricane telle une marâtre.
Ah! j’aimerais tout rejeter mais...
Drapeau flottant!
J’ai un je ne sais quel ressentiment
Qui couperait mon doigt.
Le sifflet a sonné.
Maintenant, tout est fini.
La proue tourne pour montrer sa poupe à ma ville natale.
Fort est le vent une fois au large.
Ah! drapeau battant,
Déchire-toi et envole-toi
Vers la mer criante!
***
Poète sur le point de quitter la ville d’Aomori.
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