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mercredi 26 mars 2008

Naissance d'un poème: Village sans soleil

Kyôzô (c'est son prénom) eut la neurasthénie quand il était adolescent, et il ne pouvait plus sortir de chez lui. Il alla demander le conseil à son professeur tout de même, qui lui interrogea s'il lui était possible de quitter la ville pour n'importe où, à qui Kyôzô répondit que oui. On l'envoya à Horodzuki, hameau tout au nord de la péninsule de Tsugaru.
Le poète dit qu'Horodzuki était sa première expérience de rencontrer la société réelle.
A ce seul "lettré" approchable du village, les vieilles villageoises demandèrent d'écrire des lettres à leurs maris et fils pour elles. Il s'étonna de constater qu'elles ne lui dictaient que la plainte sur leur vie dure. Il reconstruisit leur jérémiade en ce poème, lorsqu'il travaillait dans une petite maison d'édition de Tokyo qui se trouvait en bas du précipice. Ainsi écrivit-il ce poème sur le village sans soleil à un endroit sans soleil.

Assez récemment, on a fait le monument de ce poème à Horodzuki.



Ce poème qui n'a rien de joyeux est peut-être la seule oeuvre littéraire qui parle de ce village, mais j'avoue que je comprends mal les sentiments des habitants. Masochistes?

(Village sans soleil, cliquez pour lire le poème)


La vie de Takagi Kyôzô (biographie succincte)

Takagi Kyôzô naquit à Aomori en 1903. Elevé dans une situation complexe comme le cadet d’une famille recomposée, il perdit sa mère assez tôt, devenue folle suite à un grand incendie causé par le séisme. Il vécut une enfance solitaire, ayant des problèmes avec sa belle-mère. Il était enfant du choeur, et la vocalisation qu’il a apprise sera utile à sa récitation plus tard. Après être pion d’une école élémentaire à Horodzuki pendant quatre mois, il finit ses études au lycée d’Hirosaki (40 km d’Aomori). Embauché au Journal d’Aomori, il connut le rédacteur chef Fukushi Kôjirô. Kyôzô commence à écrire des poèmes en patois selon le conseil de Fukushi, poète et théoricien du régionalisme littéraire.
Passé à la Mandchourie avec sa femme sans but précis, il reprit ses études à la faculté de médecine. Son épouse Fuchi mourut bientôt du tuberculose. Il se remaria quatre ans plus tard. Cette seconde épouse souffrait beaucoup de l’indifférence sentimentale du poète qui n’écrirait que des poèmes pour sa première femme. Il demanda l’instruction poétique au poète moderniste Anzaï Fuyué qui vivait à Dalian alors. Devenu oculiste, il continua à écrire des poèmes et des romans. Il publia son premier recueil de poèmes Marumero (Coing), dédié à sa femme disparue, en 1931. Le mot marumero est la forme japonisée du mot portugais marmelo. Ce livre imprimé avec une graphie particulière fut le premier essai à écrire des poèmes en patois. Illisible pour la plupart des Japonais, il fut inaperçu à l'époque, et il ne reste aucun exemplaire de cette première édition. La guerre finie, il dut quitter le continent, mais il ne lui eut pas été possible de garder les manuscrits que les renseignements généraux chinois confisquaient.
De retour au Japon, il commença à vivre comme un oculiste, et se remit à écrire. Il réédite ses oeuvres anciennes, dont Marumero, qui eut la collaboration du graveur Munakata Shikô cette fois-ci (1953). Enfin, la troisième édition avec le disque souple qui contenait la récitation du poète (1967) fit connaître cette expérience littéraire sans exemple. Il fut découvert par le poète anglais James Kirkup, qui traduisit ses poèmes en anglais. Il eut plusieurs prix littéraires par la suite.
Tout en restant médecin, il donna plusieurs "concerts" au Japon. Revenu à sa ville natale Aomori à la fin de sa vie, il mourut en 1987. Bien qu’il ait publié plusieurs livres, Marumero reste son oeuvre la plus connue, à laquelle il s’attachait toute sa vie.
Il y a maintenant plusieurs poètes régionaux qui continuent à écrire des poèmes avec leurs dialectes et patois, suivant le chemin montré par Takagi.

lundi 24 mars 2008

La tempête de neige - L'aube - Coing

La tempête de neige

Les enfants,
Allez faire dodo tout de suite!

Eh!
Ca, c’est le hurlement du loup blanc
Qui court dans les parages.
Mamie et papy morts vous guettent
Du coin du grenier.

Les enfants,
Allez faire dodo tout de suite!


***

C’est une particularité étrange de ma région: Les berceuses font peur aux enfants. Ce court poème et son ton puisent l’inspiration de cette tradition populaire.


☆☆☆

L’aube


Ca doit être maman qui fait ce bruit en faisant pipi debout.

Papa est rentré, tout couvert d’écailles,
Sorti du brouillard.

C’est une bonne pêche!

☆☆☆


Coing - Le rêve du moment du décès de Fudji

Je passais le sentier étroit dans les herbes mortes lorsque je trouvai un coing tombé dans la boue. Mon cousin mort y mangeait une boulette de riz. Je voulus ramasser le coing, mais je n’y arrivai pas quoi que je fasse......

Ah! il doit neiger maintenant aussi dans mon pays.

***

Fudji est la femme du poète, décédée très jeune. Le recueil de poèmes "Marumero" (Coing) est dédiée à sa mémoire. Tous les morceaux que le poète récite et que j’ai traduits sont tirés de ce livre.

Comme la traduction de ces poèmes est assez hâtive, j’attends vos conseils, suggestions et commentaires, même si vous ne parlez ni japonais ni tsugaru :)

吹雪 ― 夜明げ ― まるめろ

(Furigana optimized with IE)


吹雪(フギ)


小共等(ワラハド)

()ぐど寝でまれ


ほらア!

あれア白い(オウガメ)ア吼えで

()ケで()りてらンだド

まぎの(スマ)がら

死ンだ(ヂコ)(ババ) 睨めでるド


小共等(ワラハド)

()ぐど寝でまれ


***


吹雪


子供らよ

さっさと寝てしまいなさい


ほら!

あれは白い狼が吼えて

駆け回っているんだぞ

屋根裏部屋の隅から

死んだおじいさんとおばあさんが睨んでいるぞ


子供らよ

さっさと寝てしまいなさい


☆☆☆


夜明げ


立小便(タツシヨベ)(オド)母親(オガ)だべネ


濃霧(ガス)(ナガ)がら父親(オド)

(ウロゴ)だらけネなてもどて來たね


大漁だド!


***


夜明け


立小便の音がするが、あれは母さんだろうね


たちこめる霧のなかから父さんが

鱗だらけになって戻ってきたんだよ


大漁だぞ!



☆☆☆



まるめろ ―ふぢア死ぬ(ドギ)の夢―


枯草の中の細い(ケド)コ行たキア、泥濘(ガチャメギ)サまるめろア(オヅ)でだオン。死ンだ従兄(イドゴ)アそこで握飯(ニギリママ)ば食てだオン。まるめろバ(フラ)ウどもても如何(ナンボ)しても(フラ)えネンだもの……


ああ故郷(クニ)モいま(ユギ)ア降てるべなあ。


***


まるめろ ―ふちが死ぬときの夢―


枯草の間の細い道を行くと、泥の中にまるめろの実が落ちていたのです。死んだ従兄がそこで握り飯を食べていました。まるめろを拾おうとしても、どうしても拾えなかったのです……


ああ、国でも今は雪が降っているだろうなあ。

Elle, ce jour-là - Eclair sur la rizière - L'existence

Elle, ce jour-là...

Sur le sentier où on allait ramasser les bourgeons,
Je me souviens, là-bas, une tourterelle roucoulait.
Au marécage où on allait prendre les pétasites,
Je me souviens, là-bas, un coucou chantait.

Au bord de la rivière où elle m’a répondu pour la première fois,
Sentait l’odeur des roses sauvages,
Dans le bois des pins où elle m’a entendu,
Je me souviens, un tarin des aulnes gazouillait.

Ah! maintenant que tout ça commence à ternir,
A ce crépuscule dans le centre de Tokyo avec sa circulation mouvementée,
Ce que je comprends au fur et à mesure avec le temps est
Ses sentiments qui faisaient jeter les pétales du pissenlit
Une par une, une par une,
A elle, ce jour-là, sur le chemin de retour du bois.


***

Tourterelle orientale

Pétasites japonais

La jeune pousse et le tige sont comestibles. Cette plante ressemble fort à la rhubarbe.


☆☆☆

Eclair sur la rizière

Les grenouilles coassent et il y a éclair sur la rizière,
Mais elle ne sort pas encore.
Il finit par pleuvoir et je suis trempé comme une soupe,
Mais je ne veux plus bouger d’ici à tout jamais.

Comme la pluie se fait violente peu à peu,
Les grenouilles ne coassent plus,
Et il paraît que la nuit tombe,
La lumière de chez elle s’est éteinte.


☆☆☆

L’existence - La nuit du jour du mariage -

Ca, ce n’est que le vent,
C’est les peupliers qui font ce bruit.
Pleure pas.
Pleure pas.
As-tu déjà vu une nouvelle mariée pleurer comme ça?
Pleures-tu puisqu’on n’a pas un sou?
Pourquoi doit-on fêter un mariage aussi misérable?

(Veuillez considérer tout cela comme la cérémonie.)

Même si nos corps maigres se touchent,
Ca ne chauffe pas du tout.
Ah! nous deux,
Nous sommes telles les mouches qui soustraient la lumière du jour.
Fréquenteras-tu le bureau dès demain, habillée de jupe violette et de manteau noir, toi aussi?
On est nouveau mari et nouvelle mariée misérables.
Pleure pas.
Pleure pas.
Il n’y a rien d’effrayant.
Ca, ce n’est que le vent,
C’est les peupliers qui font ce bruit.



Populus maximowiczii

彼女アあの日ネ ― 苗代の稲妻 ― 生活

(Furigana optimized with IE)


彼女(アレ)アあの()


木の(モエ)()()(ケド)

其處(ソゴ)山鳩(ヤマバド)コア啼いで居だキヤなア

蕗コ()()タ澤コ

其處(ソゴ)郭鳥(カコドリ)啼いで居だキヤなア


彼女(アレ)(ハシ)めで返事(ヘンツ)コした川端(ヘギバダ)コネ

野茨(バラ)(カマリ)コアして居だし

彼女(アレ)ア言ふごと聞えだ松林(マヅバヤシ)(ナガ)

(シワ)コア啼いて居だキヤなア


ああ こたらだごとア みんな()ががてるいま

東京(トウキヨ)真中(マンナガ)でこの人通(フトド)り激し晩方ネ

()ネつぐづぐどわがて來たのア

彼女(アレ)アあの()ネ あの林コがら(モド)途中(トヂユウ)

たんぽぽの花コバふむつり

ふむつり投げだ気持コだでばせナ


***


彼女はあの日


木の芽を取りに行った道

あそこでは山鳩が啼いていたよな

蕗を取りに行った沢地

あそこでは郭公が啼いていたよな

彼女が初めて返事をした川端では

野薔薇の香りがしていたし

彼女が言うことを聞いた松林の中では

鶸が啼いていたよな

ああ こういったことすべてが 消えかかっている今

東京の真ん中のこの人通りが激しい夕方に

俺につくづくとわかってきたのは

彼女があの日 あの林から帰る途中

たんぽぽの花をちぎり

ちぎり投げ捨てていた気持ちなんだよな


☆☆☆


苗代(ナシロ)稻妻(イナピカリ)


(ゲロ)ア啼いで苗代(ナシロ)稻妻(イナピカリ)(シカ)て來たンども

彼女(アレ)(マン)だ出はて()ねネ

終々(シメシメ)ネ雨ア降て來て()ジヨウジヨウどなてまたンども

此處(コツ)から何時迄(イヅマンデ)(エゴ)ぎたぐねデア


段々(ダンダ)と雨ア(ツオ)ぐなて來たハデ

(ゲロ)も啼がなぐなてまたし

夜ア更けで來たどメデ

彼女(アレ)()(アガシ)コも()でまたデア


***


苗代の稲妻


蛙が啼いて苗代に稲妻が光ってきたけれど

彼女はまだ出てこないんだ

ついには雨が降ってきて俺はびしょびしょになってしまったのだが

ここからいつまでも動きたくないんだ


だんだん雨が強くなってきたので

蛙も啼かなくなってしまったし

夜も更けてきたようで

彼女の家の明かりも消えてしまったんだ


☆☆☆


生活(クラシ) ―結婚(シュウゲン)(バゲ)


あれア(カジエ)ア吹いで

ドロの()アジヤワめでるんだネ

泣グな

泣グな

花嫁ア泣グ(ヤヅ)アあるガ

(ジエン)コねはで泣グのガ

なんだて こした貧ボくせい結婚(シュウゲン)せねばまいねのガ


(みんな飯事(オフルメコ)だど思れ)


痩へだ体コくつけでも

なんも()ぐぐねジヤ

ああ 俺達(オラダヅ)二人ア

()あだりぬすむ蠅コど(オンナ)しだ

明日がらお()(ムラサギ)(ハガマ)コはいで黒いまんとコかぶて役所サ()グのガ

貧ボ(クセ)婿(ムゴ)ど花嫁だ

泣グな

泣グな

なんも(オカナ)グね

あれア(カジエ)ア吹いで

ドロの樹アジヤワめでるんだネ


***


生活 ―結婚式の日の夜―

あれは風が吹いて

ドロの木がざわめいているんだ

泣くな

泣くな

花嫁なのに泣くやつがあるか

お金がないからといって泣いているのか

どうして こんなに貧乏臭い結婚式を挙げなければならないのか


(みんなこれが祝言だと思ってください)


やせたからだをくっつけてあわせても

全然暖かくならないよ

ああ 俺たちふたりは

陽光をかすめとる蠅と同じようなものだ

明日からお前も紫の袴をはいて黒いマントを着て役所に行くのか

貧乏臭い婿と花嫁だ

泣くな

泣くな

何も怖いことはない

あれは風が吹いて

ドロの木がざわめいているんだ


Calendrier noir de suie - Mauvaise récolte - Mouette - Caillou

Calendrier noir de suie (Susukeda koyomi)

Le jour où est partie ma soeur, mariée,
Les fruits de l’éléagnus étaient tout rouges dans le jardin,
Et le jour où est partie maman, morte,
La neige humide tombait, me semble-t-il.
Le moment où est parti papa, mort,
Etait le temps où le gel fondait sur le toit,
Et le soir où je suis parti de chez moi,
Il y avait feux d’artifice du kermesse au ciel.

***

Eléagnus













☆☆☆

Mauvaise récolte (Kegazu)

Cette pluie froide tout prête à changer en neige, et cet épi maigre.
Néanmoins, je dois battre le bidon pour chasser les moineaux piaillards.
Il paraît que la mer s’agite, une volée de mouettes vient criailler.
Papa, au visage étourdi, ne fait que relire les lettres de sa fille partie à la filature,
Maman, quant à elle, veut cuire les bouts de patates ramassés au champ, mais il n’y a pas suffisamment de feu dans le foyer qui fume,
Et il n’y a plus d’allumettes.
La fumée s’étend dans toute la maison et le bébé crie à tue-tête, ce sera une soirée chiante encore une fois...

***

Les jeunes filles travaillaient à la filature de soie sous condition pitoyable. La soierie était la première industrie au Japon pendant longtemps. Comme les magnaneries se situaient au nord de la région du Kantô (le Centre-Est dont le chef-lieu est Tôkyô), les jeunes filles de la région pauvre du Nord-Est devaient partir au loin pour travailler. Cette histoire fait partie de la littérature populaire des Japonais modernes.

☆☆☆

Mouette (Gomé)

Tu vois que la mer s’agite,
On dit que la pêche est maigre.
Mais maman où est-elle partie?
Le bébé pleure dans le séjour.
Pourquoi ne pas allumer la lampe?

☆☆☆

Caillou (Ishiko)

Esprit tordu,
Caillou qui se tait même écrasé.

Si je restais silencieux, ne serais-je pas caillou un jour?

Une vie dans l’égout qui ferait pulluler les vers.

N’y a-t-il personne pour me jeter là-haut vers le ciel?

煤けだ暦 ― 凶作 ― 海猫 ― 石コ

(Furigana optimized with IE)


煤けだ暦


姉サ嫁ネなて()()

(ツボ)のぐみア真赤であたし

母親(オガ)サ死ンで()()

濡雪(ヌレユギ)ア降てゐだんだド

父親(オド)サ死ンで()たのア

屋根の(スガマ)コア()げかがてゐた(ドギ)だし

()()がら出ハてしまつた(バゲ)

宵祭(ヨミヤ)の花火アあがてゐだネ


***


煤けた暦


姉さんが結婚していなくなった日には

坪庭のグミの実が真っ赤だったし

母さんが死んでいなくなった日には

濡れ雪が降っていたらしい

父さんが死んでいなくなったのは

屋根の氷が溶けかけていた頃で

俺が家を後にした夜には

宵宮の花火が上がっていた…


☆☆☆


凶作(ケガズ)


いまネも(ユギ)ネなるえンたこの(ツブ)て雨、そしてこの瘠へだ稻。

そイでもウルセ雀共(スズメンド)バ石油罐ぶただいで()ネバまいネンだネ。

海ア時化(シケ)でるどメで海猫(ゴメ)(アヅバ)て來て啼いでるジヤ。

親爺(オド)アガツホラどした(ツラ)して紡績(ボセキ)サ行た(アネ)の手紙バリ讀ンでるし、

母親(オガ)まだ(ハダケ)がら(フラ)てきた屑芋バ煮べどもても(ヘツツ)ア燃えネで(イプ)てグ

燐寸(トツケギ)だキヤもう()んだジヤ

(ケブ)()の中サ一()ネなて赤子(ビキ)アギーギーて泣ぐし、まンだかちやくちやネイ(バゲ)ネなるんだべネ。


***


凶作


今にも雪になりそうなこの冷たい雨、それにこの瘠せた稲。

だというのにうるさい雀らを石油罐を叩いて追い払わねばならないのだよ。

海は時化ているらしく、海猫が集まってきて啼いているではないか。

父さんは間抜け面して紡績工場に行った娘の手紙ばかりを読んでいるし

母さんはといえば畑から拾ってきた屑芋を煮ようと思ってもかまどは燃え上がらずにいぶり

マッチはもうないのだよ

煙が家の中に一杯になって赤ん坊はギャーギャー泣くし、また今日も最低の夜になるんだろうな。


☆☆☆


海猫(ゴメ)


(オギ)時化(シケ)でホレ

(ジヨジヨ)()れネんだド

母親(オガ)ドサ()たやだばシテ

居間(ジヨイ)赤子(オボコ)ア泣いでさネ

らんぷコでもツケシネが


***


海猫


沖は時化ていてね

魚が獲れないんだってさ

母さんはいったいどこに行ったんだよ

居間で赤ん坊が泣いているんだ

らんぷでもつけたらどうだい


☆☆☆


石コ


すねくれだ心だデア

踏付(フンヅケ)られでも黙つてる石コ


じつとしてだら石コネなねべがな


めめづわぐえンた流元(ミジヤノスリ)の暮し


(ワイ)バあの空サ(ムゲ)で投げる(ヤヅ)アネベがな


***



ひねくれた心だねえ

踏みつけにされても黙っている石とは


じっとしていたら石にならないものだろうか


みみずがわくような流しの下の暮し


俺のことをあの空に向けて投げる奴はいないものだろうか

dimanche 23 mars 2008

Village sans soleil - Drapeau contre le vent


Village sans soleil
- A Horodzuki, péninsule de Tsugaru


Est-ce que le soleil a brillé
Une seule fois sur ce village ?

Les assises de la maison sont toutes rongées par les bestioles
Et il paraît qu’elle s’incline vers la mer, l’arrière écrasé par la haute montagne oppressante.
Regarde
Le mont Madsumé là-bas sous le soleil.
Est-ce que cette belle lumière a éclairé
Une seule fois notre village?
Tout le monde sent la pauvreté.
Leur corps sent le poisson.
Les jeunes se sont tous enfuis d’ici.
Il ne pullule que des pépés et mémés dont on dirait que ce sont les algues qui poussent à leurs têtes.
Ah! nos fils qui sautaient dans la mer comme les dauphins,
Où sont-ils passés?
Tout ce qui est rejeté dans la rue est les coquilles d’antan.
Un seul arbre pousserait-il si les arêtes de poisson pourrissaient?
Il ne traîne que le brouillard matin et jour,
Et la nuit, les morts sanglotent au large.

***

Aomori est la région la plus pauvre du Japon, et le revenu moyen n’est que la moitié de Tokyo même maintenant. J’habite dans une grande ville, mais les petits villages au nord de la péninsule de Tsugaru comme Horodzuki sont complètement privés d’agréments modernes. Le mont Madzumé (Matsumaé) se trouve à l’île de Hokkaïdô, plus riche qu’Aomori. Le poème date de 1931, mais presque rien a changé.





✩ ✩ ✩

Drapeau contre le vent

Drapeau battant au bout du mât,
C’est l’heure de quitter ma ville natale.
Le vent fondant la neige se fait froid à mes oreilles,
Les branches nues de la saule pleureuse tremblotent sur la rive.
Ah! là-bas, il n’y a pas une ombre pour me souhaiter bon voyage,
Et le toit du temple brille au loin.
Ah! la ville où je suis né!
Ceci est un berceau désormais trop petit pour moi.
Regarde la face de cette ville glaciale.
Elle ricane telle une marâtre.
Ah! j’aimerais tout rejeter mais...
Drapeau flottant!
J’ai un je ne sais quel ressentiment
Qui couperait mon doigt.

Le sifflet a sonné.
Maintenant, tout est fini.
La proue tourne pour montrer sa poupe à ma ville natale.
Fort est le vent une fois au large.
Ah! drapeau battant,
Déchire-toi et envole-toi
Vers la mer criante!

***

Poète sur le point de quitter la ville d’Aomori.

陽コあだね村 ― 風ネ逆らる旗

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()コあだネ村 ―津軽半島袰月村で―


この村サ一度(イヅド)だて

()コあだたごとあるがジヤ


()土臺(ドデ)コアみんな
潮虫(スヲムス)()れでまて

(ウスロ)(フサ)がた()ゲ山ネかて(ツブ)されで海サのめくるえンたでバナ

見ナガ

あの(ムゲ)()コあだてる松前(マヅメ)の山コ

あの綺麗(キレ)だだ(シカリ)コア一度(イヅド)だて

俺等(オランド)の村サあだだごとあるがジヤ

みんな貧ボ臭せくてナ

生臭せ体コしてナ

若者等(ワゲモノンド)アみんな他處(ホガ)()げでまて

(アダマ)若布(ワガメ)生えだえンた爺媼(ジコババ)ばりウヂヤウヂヤてな

ああ あの(オギ)(ハネ)海豚(エルガ)だえンた忰等(ヘガレンド)

何處()サ行たやだバ

路傍(ケドバダ)(ナゲ)られでらのアみんな昔の貝殻(ケカラ)だネ

(サガナ)(トゲ)コア腐たて一本の樹コネだてなるやだナ

(アサマ)(スルマ)もたンだ濃霧(ガス)ばりかがて

(バゲ)ネなれば(オギ)亡者(モンジヤ)泣いでセ


***


陽の当たらない村 ―津軽半島袰月村にて―


この村には一度でも

陽の光が当たったことがあるのだろうか


家の土台は全部潮虫にかじられてしまって

後ろの方はのしかかる高い山に潰されて海にのめりこむようではないか

見ろよ

あの海の向こうの陽が当たる松前の山

あんなにきれいな光がただの一度でも

私たちの村に当たっていたことがあるだろうか

みんな貧乏臭くて

生臭いからだをして

若者たちはみんなよそに逃げてしまって

頭にわかめが生えたようなじいさんばあさんばかりがウジャウジャしていて

ああ あの沖を跳ねる海豚のような息子たちは

どこに行ったと云うのだろうか

路傍に捨てられているものはすべからく昔の貝殻なのだ

魚の骨が腐ったらそれが一本の木になるとでもいうのか

朝も昼もただ霧がかかるばかりで

夜になれば沖で亡者が泣いているのさ


☆☆☆


(カジエ)(サガ)らる(ハダ)


檣の先コで ばためでる(ハダ)やエ

いま() ()れだ(マヅ)バ捨てで()ぐんだ

雪溶(ユギド)げの(カジエ)コア耳サ(ツブテ)

葉コ()い柳の枝コア岸ネ(フレ)でらネ

ああ其處(ソゴ)ネだキヤ 見(オグ)(フト)の影コも()ねし

遠ぐネ寺の屋根コア(シカ)てらネ

ああ()()れだ(マヅ)

それだキヤもう狭(クラ)しぐなてまた搖籃(イツコ)だネ

この愛想気(アイソケ)()(マヅ)(ツラ)バ見なガ

繼母(ママカガ)だキヤえネ嘲笑(アジヤワラ)てナ

ああ いまごそみんなバ()てまるど思ふンどもなア

ばためぐ(ハダ)やエ!

自分の指コバ()ぐえンたのア

如何(ドシ)た気残りアあるやだバ


汽笛(ジヨウキ)ア鳴たジヤ

もうこれで みんな(トツパ)たのせ

(ヅグ)ア廻はたら()れだ(マヅ)(ケツ)向げでまたネ

(オギ)サ出はれバ(カジエ)(ツオ)

ああ ばためく(ハダ)やエ

ジヤワめぐ海サ

(ブチヤ)げで飛ばされでしまれ!


***


風に逆らう旗


帆柱の先で はためいている旗よ

いま俺は 生まれた町を捨ててゆくのだ

雪解けの風は耳に冷たく

葉のない柳の枝が岸に震えている

ああ、そこには 見送るひとの影も見えなければ

遠くに寺の屋根も光っている

ああ、これが俺の生まれた町なのだ!

俺にはもう狭くなってしまったゆりかごなのだ

この無愛想な町の顔を見ろよ

継母のような顔をしてあざわらっているじゃないか

ああ 今こそ全部捨ててしまおうと思っているのに

はためく旗よ!

どうしてこんな

俺の指をもぎとるような心残りがあるのだろうか


汽笛が鳴った

もうこれで みんなおしまいなのだ

舳が廻ると船は俺の生まれた町に尻を向けてしまった

ああ はためく旗よ

ざわめく海に

ちぎれて飛ばされてしまえ!